Lors de la prise en main à Londres pour le lancement, j’ai eu ce petit déclic que j’adore quand la techno promet autre chose « qu’un peu plus de la même chose ». Deux mois plus tard, je peux le dire sans rougir : passer au pliable a quand même bien changé ma vie numérique. Il faut dire que je n’avais jamais réellement testé un téléphone Fold avant. Le Honor Magic V5 n’a pas été un gadget de salon ou un caprice de geek, il est devenu mon appareil principal, celui qui m’accompagne partout, qui me fait gagner du temps, et qui me donne ce plaisir simple d’ouvrir un grand écran quand j’en ai besoin, puis de le refermer en un smartphone classique le reste du temps.
Le pliable au quotidien, sans compromis
Ce qui m’a frappé en premier, c’est le soin apporté au matériel. Honor a vraiment soigné la charnière et l’assemblage général, et c’est vraiment quelque chose que j’attends d’un flagship premium comme celui-ci. L’ouverture et la fermeture inspirent confiance. La manipulation à une main reste naturelle quand il est replié : je réponds à mes messages, je consulte mes réseaux sociaux rapidement, je prends des photos. L’usage que j’ai toujours eu avec n’importe quel Smartphone… Mais une fois déployé, on bascule vraiment dans une autre catégorie d’usage, très proche d’une petite tablette. Ouvert, je travaille, je lis, je joue, je regarde. Le geste de l’ouverture crée presque une intention… Si je poussais un peu loin la réflexion, je dirais que cela structure presque les moments de la journée : les tâches rapides, « pressées » d’un côté, et de l’autre celles plus lentes, où on se concentre, avec le grand écran déplié. Après quelques jours, les gestuelles deviennent instinctives et l’on se surprend à ouvrir l’écran dès qu’une tâche mérite un peu de confort. Le glisser déposer entre deux applications devient naturel, tout comme l’ouverture d’une fenêtre flottante pour une note rapide. C’est un coup de main à prendre.
La bascule entre l’écran externe et le grand écran est devenue un réflexe. Je commence un mail en marchant avec Canary Mail, j’arrive au bureau ou au café, j’ouvre le Magic V5 et je passe en mode édition confortable. Je rédige des paragraphes, j’ajoute des pièces jointes, je fais du copier coller entre deux applications. Même sensation pour la lecture longue, articles, rapports, documents. Quel plaisir ! Le Honor Magic V5 parvient vraiment à remplir le rôle de tablette, sans le poids ni l’encombrement. Et ce surplus d’espace sert vraiment, que ce soit comparer deux pages côte à côte ou lancer une session de jeu en cloud avec une interface plus lisible. Le clavier scindé améliore aussi la frappe, la rend parfaitement utilisable facilement.
Productivité, multitâche et jeux : le pliable qui fait gagner du temps
Le vrai super-pouvoir d’un pliable, c’est un multitâche qui a du sens. Sur le Honor Magic V5, j’ai pris l’habitude de travailler en écran partagé. Mail d’un côté et navigateur de l’autre, ou messagerie à gauche et document à droite. Quand on apprend les gestuelles, glisser depuis les bords, épingler une application, faire flotter une fenêtre, on commence à penser ses tâches par paires. C’est plus rapide, plus fluide et cela évite d’ouvrir et de fermer sans cesse des applications. Exemple très concret : répondre à un mail sérieux. Sur un smartphone classique, on peut être amené à jongler avec d’autres applications (whatsapp, notifications diverses) et on perd le fil. Ici, j’ouvre le mail sur la moitié gauche, je lance le navigateur à droite pour aller chercher les informations, je glisse une image dans la réponse, je prévisualise un PDF sans quitter l’écran. Autre cas d’usage que je n’attendais pas autant : la prise de notes pendant un appel. Le V5 ouvert, j’ai la fiche contact et l’historique dans une petite fenêtre flottante, et mon application de notes en plein écran. Cela paraît trivial, mais ces micro gains s’additionnent et à la fin de la journée on sent la différence.
Et puis il y a le jeu. Jouer sur un pliable, c’est un vrai confort. En cloud via Xbox, j’ai passé plusieurs sessions sur Brotato. L’espace d’affichage supplémentaire change tout. Lisibilité, interface, position des pouces, on respire. Les sticks virtuels encombrent moins la zone de jeu et la densité visuelle passe mieux sur ce grand panneau. Résultat, je lance plus volontiers une session dans le train, ou le soir sur le canapé. Ce n’est pas uniquement plus grand, c’est plus agréable.
La vidéo y gagne aussi. Je me surprends à regarder davantage de contenus dès que je déplie. Séries, YouTube, replays. Le son semble mieux mis en scène par la largeur et l’image a un (petit) goût de cinéma, même pour des formats courts. Là encore, c’est le geste d’ouverture qui déclenche la parenthèse. J’ouvre, je me pose, je profite. Pour la productivité pure, j’ai adopté des duos d’applications prêtes à l’emploi. Par exemple navigateur et gestionnaire de mots de passe, ou calendrier et messagerie. Assistant IA ChatGPT / Gemini et navigateur.
Le Honor Magic V5 au banc, photos, plaisir d’usage, finitions et petits compromis
Un mot sur l’objet lui même. On parle d’un téléphone que l’on manipule des dizaines de fois par jour. Le Magic V5 est le smartphone plus fin pour cette catégorie Fold. C’est assez fou : en main on n’a pas l’impression qu’il s’agit d’un téléphone pliable. La charnière inspire confiance, l’alignement des deux moitiés est propre, et le pli au centre existe, mais ne m’a pas gêné en usage réel. En lecture ou en jeu, l’œil l’oublie très vite. L’écran externe est suffisamment confortable pour la majorité des tâches rapides, messages, navigation, photo à la volée, mais l’écran interne est clairement la star. Lumineux, net, réactif. On a envie de l’utiliser, et c’est essentiel pour créer la bascule smartphone vers tablette.
Côté performances, rien ne m’a freiné. Le Honor Magic V5 encaisse le multitâche, les gros fichiers, les longs fils de discussion, la retouche photo légère, la visio prolongée. La chauffe reste bien maîtrisée et je n’ai pas observé de ralentissements gênants. L’autonomie m’a agréablement surpris. Je termine mes journées avec de la marge la plupart du temps, même en usage mixte, mail, messagerie d’équipe, web, photo, un peu de cloud gaming. La charge rapide fait le travail quand je suis juste avant de repartir.
La photo propose tout ce que j’attends d’un smartphone de cette gamme. 3 objectifs sont disponibles : un grand angle de 50Mpx, un ultra-grand angle de 50Mpx et un téléobjectif x3 de 64 Mpx vraiment excellent, qui permet d’atteindre le zoom numérique x100
Globalement, la colorimétrie est agréable et assez régulière entre les optiques, l’autofocus accroche, et le mode portrait est plutôt flatteur sans trahir. Le grand écran interne est un atout inattendu pour trier et retoucher rapidement avant de partager. Et même si c’est un peu anecdotique, l’écran externe peut servir de moniteur quand on shoote quelqu’un. Les photos de nuit sont également très convaincante, y compris en zoomant, malgré une tendance à légèrement sur-exposer la scène (ce qui se corrige facilement en baissant manuellement l’exposition, comme ci-dessous)
Côté logiciel, Honor a vraiment énormément progressé depuis ma dernière fois avec un de leur smartphone (cela remonte à au moins 5 ans). Gestion des fenêtres, écran partagé, app pairs, glisser déposer entre applications, tout est pensé pour encourager les bons réflexes. Il reste néanmoins quelques angles à polir : certaines applications tierces ne sont pas encore optimisées aux petits oignons et il arrive que des interfaces s’entêtent un peu sur le grand écran. Ce n’est ni bloquant ni fréquent, et cela tend à s’améliorer avec le temps. Les petits bémols existent, mais ils ne pèsent pas bien lourd. Le pli est visible sous lumière rasante, on le voit et on s’en moque vite. Il y a quelques reflets en extérieur, comme sur tous les grands écrans. Et il faut une petite période d’apprentissage des gestuelles multitâches. Comptez une semaine pour vous les approprier vraiment. Une fois les mouvements ancrés, on ne revient pas en arrière. Le matériel invite le logiciel, le logiciel récompense le geste.
