Test de Monster Hunter Wilds sur Xbox Series X réalisé à partir d’un code fourni par Capcom France
Après avoir passé plus de 130 heures sur Monster Hunter Wilds, après l’avoir poncé de long en large, à 100% en débloquant les 1000G sur Xbox, le moment est venu de dresser un bilan, deux mois après la sortie du jeu. Un avis plus posé, et avec sans aucun doute aussi plus de recul que les tests publiés lors de la sortie. Capcom revient donc ici avec une ambition claire : séduire à la fois les vétérans de la franchise qui ont peut être moins de temps qu’avant, mais aussi un nouveau public, également plus pressé et impatient. Mais le pari est-il réussi 7 après l’incroyable MH World ? Voici donc mon test de Monster Hunter Wilds en 4 points.
Gameplay amélioré, casualisation prononcée
Le premiers point qui frappe dès les premières chasses, c’est la fluidité largement améliorée du gameplay. Monster Hunter Wilds a bénéficie d’une assez grosse remise en question de ses fondamentaux de prise en main, avec des mécaniques nettement affinées et particulièrement agréables à maîtriser. Le mode Focus et le principe d’attaques Focus sur blessure sont les 2 nouveautés majeures qui transforment et bousculent totalement l’équilibre du jeu. La première permet d’orienter beaucoup plus facilement les coups portés par notre personnage, peu importe la position de la caméra. Cela fluidifie l’action, et évite les nombreux coups que l’on rataient avant, faute de mécanique de ciblage. La seconde est une attaque spéciale différente pour chaque arme, qui inflige des dégâts absolument colossaux si on l’utilise sur une zone du monstre préalablement blessée. En plus de les renverser.
Et soyons clairs : ce dernier mécanisme est une montée en puissance massive, qui certes permet une accessibilité accrue, mais qui s’accompagne aussi d’une casualisation très marquée du gameplay. Capcom semble avoir voulu clairement séduire ceux qui n’ont plus le temps ou l’envie d’investir des centaines d’heures dans un jeu vidéo, quitte à décevoir une partie des vétérans de la franchise. Pour ma part, je reste sur la réserve concernant ces ajustements, qui sont agréables, fun et contribue à une certaine satisfaction immédiate, mais qui rendent concrètement les chasses nettement plus faciles et beaucoup plus rapides. Elles se bouclent généralement en une dizaine de minutes, ce qui est inhabituellement court pour la série.
Le sentiment d’accomplissement est considérablement réduit, et les chasses deviennent vite répétitives faute de challenge réel. Pour les joueurs expérimentés, ce changement de rythme pourra être une source de frustration, tant le manque de défi contraste avec les standards habituels de la série.
Monster Hunter Wilds : le plaisir des armes
J’ai passé la majorité de mes sessions à utiliser la Morpho Hache, une arme que j’adore depuis l’opus World. La construction d’un build optimisé est le coeur de la série. On chasse pour se fabriquer un meilleur équipement, pour chasser de plus gros monstres, pour se fabriquer à nouveau un meilleur équipement, etc. Là où les précédents épisodes pouvaient exiger des dizaines d’heures d’investissement pour optimiser une seule arme, avec les armures et joyaux qui vont bien, Wilds permet de finaliser assez rapidement plusieurs builds.
J’ai personnellement pu optimiser à fond trois armes différentes (globalement plus simple à maitriser également) sans rencontrer de difficulté majeure, preuve d’une nette simplification du système global. La redoutable Lance-Canon a d’ailleurs gagné ma préférence sur la fin ! Certains, comme moi, apprécieront cette approche plus légère et directe, permettant d’essayer plus d’armes différentes avec efficacité, mais il est clair que cela marque une certaine rupture par rapport à l’exigence traditionnelle de Monster Hunter, que ce soit dans la construction de build ou dans la maitrise relative de l’arsenal.
Une campagne sur rails, une narration sans intérêt
Capcom a tenté d’innover avec une campagne plus scénarisée que jamais. Un essai qui malheureusement tombe à plat. La campagne se présente essentiellement comme un immense didacticiel d’environ douze heures, extrêmement linéaire et rempli de cinématiques incessantes, qui peinent à captiver. L’histoire manque d’intérêt, donnant l’impression de subir plus que de vivre réellement l’aventure. On a juste hâte de terminer l’histoire…
…Car le véritable cœur du jeu, fidèle à l’ADN de Monster Hunter, ne commence qu’après la fin de cette campagne scolaire. Une fois cette « introduction » passée, on accède enfin au vrai contenu, celui qui constitue la majeure partie de l’expérience Monster Hunter. Cependant, j’ai rapidement constaté que cette deuxième partie souffrait d’un autre problème : le contenu endgame est étonnamment limité. Après environ 30 heures de jeu supplémentaires, j’avais déjà globalement fait le tour de ce que le titre pouvait offrir. Et c’est particulièrement court pour un opus majeur de cette licence. A nouveau, les intentions de Capcom sont assez claires : faciliter et accélérer Monster Hunter, pour les gens qui n’ont pas le temps de jouer à Monster Hunter.
L’incroyable monde de Monster Hunter Wilds
Le monde ouvert proposé par Wilds est probablement l’une des grandes réussites du titre. Les Terres Interdites offrent un cadre riche et vivant, peuplé d’écosystèmes dynamiques où les monstres interagissent entre eux de manière crédible et immersive. Observer ces créatures évoluer naturellement ajoute indéniablement une couche d’immersion bienvenue. Cependant, tous les environnements ne sont pas égaux en qualité : certains manquent clairement de variété et de détails, rendant parfois l’exploration moins enthousiasmante qu’espéré.
Malgré ces petites imperfections, la qualité globale des environnements reste un immense point positif. Capcom a clairement fait un effort pour enrichir son univers, offrant un cadre spectaculaire aux joueurs qui apprécient de se perdre dans l’exploration et la découverte. Sur le plan technique, Monster Hunter Wilds profite pleinement de la puissance de ma Xbox Series X. Le jeu affiche des performances et une fluidité excellentes notamment en mode Equilibré 40 FPS accessibles aux possesseurs de TV 120Hz VRR. Un vrai régal pour la rétine.