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[Critique] Prisoners

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Prisoners est le dernier film de Denis Villeneuve, dans les salles depuis le 13 octobre, et déjà proclamé comme « LE » thriller de l’année.

L’histoire prend place dans une petite ville dans la banlieue de Boston, un jour de Thanksgiving. Les Dover sont invités à déjeuner chez les Birch, et passent un après midi on ne peut plus banal… En fin de journée, Anna et Joy, les deux fillettes des familles, parties jouer dehors sont introuvables… Privilégiant la thèse du kidnapping, l’inspecteur Loki (Jake Gyllenhaal) arrête le suspect principal mais le relâche faute de preuves… provoquant la fureur de Keller Dover (Hugh Jackman) qui, déchiré par sa douleur de père, se lance dans une croisade fanatique et sans retour… Loki pendant ce temps continue son enquête qui semble le mener dans une impasse…

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Le film démarre très vite et plante immédiatement l’intrigue. On est tout de suite plongé dans une véritable course pour retrouver les 2 enfants disparus, les chances de survies diminuant à mesure que les heures passent… Le suspect principal est interpellé très rapidement, et relâché tout aussi vite, constituant ainsi un des piliers narratifs du film : le doute. Et ça fonctionne ! On sait, on sent que quelque chose ne va pas, mais on ne sait pas quoi, ni pourquoi.

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Les 2 acteurs principaux excellent dans leur rôle. Hugh Jackman prouve qu’il n’est pas juste bon à sortir les griffes de Wolverine (pour ceux qui en doutaient) ! Le puissant contraste entre la fureur totale et incontrôlable de Keller, et le sang froid de Loki est troublante. Car c’est bien ça l’objet du film : les personnages. Les victimes, les suspects, Loki, Keller… Ils sont tous atteints par la tragédie d’une façon ou d’une autre. On passe de la colère à la détresse, de la maitrise de soi à l’explosion, du doute à la certitude… on perd nos repères sans cesse, au beau milieu d’une enquête sans preuves, d’un crime sans coupable.

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La mise en scène est simplement brillante et surtout …. silencieuse. La quasi absence de musique enferme le spectateur dans l’angoisse et la pression de Keller et de l’inspecteur Loki… Ce sentiment est renforcé par la photographie, très sombre, grisatre, qui nous met mal à l’aise dès le début…

On a néanmoins l’impression que le réalisateur perd un peu le fil conducteur au fur et à mesure du film … Beaucoup de fausses pistes, on ne sait pas trop ou on va…  Denis Villeneuve s’essaye au puzzle-game policier, mais ne va pas au bout, et c’est bien dommage. L’analogie « Fincherienne » est inévitable, tant le film emprunte à SEVEN ou ZODIAC des codes et des thèmes propres aux thrillers qui dérangent, mais sans atteindre le brio de ces derniers.

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En sortant de la salle, je me suis dis qu’il manquait ce petit quelque chose, ce petit truc, qui aurait pu faire de Prisoners non pas juste un excellent film, mais un chef d’oeuvre du genre.

1 COMMENTAIRE

  1. Oui on pense à Fincher mais aussi et surtout au Mystic river de Clint Eastwood, pour l’acuité de l’analyse psychologiques et le brio de la mise en scène. 2h30 qui passent sans un soupçon d’ennui, ce qui n’était pas le cas de Zodiac ni encore plus de social network……

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